Meuble mémorial dédié à l’Empereur Joseph II d’Autriche (1741-1790) – (Musée Unterlinden, Colmar)
Antoine STROESSER, Maître ébéniste, Restauration de mobilier
Résumé
Ce meuble en deux parties, dans le goût Empire, composé d’une pendule à automates et d’une boîte à musique, est entré dans les collections du musée d’Unterlinden en 1935 grâce à la générosité de Maurice Burrus, député du Haut-Rhin, qui l’avait acheté lors de la vente des collections de Bernard Frank, grand collectionneur du début du 20e siècle.
Hommage posthume, le meuble magnifie la popularité de l’Empereur autrichien Joseph II (1741-1790) à travers la représentation d’évènements qui ont marqué son règne. Les quatre peintures miniatures de la partie médiane font références (de gauche à droite) à sa rencontre avec l’impératrice de Russie, Catherine II, à son couronnement dans la ville de Francfort en 1764, à sa « générosité » envers les indigents et enfin à sa mort. L’automate qui se trouve au milieu derrière les grilles représente l’empereur traçant un sillon en compagnie du paysan Andreas Trnka, selon un épisode qui se déroula le 19 août 1769 et qui fut largement diffusé par l’estampe.
L’automate se met en route à chaque heure accompagné d’un des huit airs de la boite à musique selon le cycle suivant :
Sonnerie des heures
Déclenchement de la boite à musique
Disparition de l’ange et du portrait de Joseph II derrière la plaque d’argent
Déclenchement du canon haut droit
Ouverture des portes et mise en route du manège Joseph II – Andreas Trnka.
Fermeture des portes
Déclenchement de l’obusier haut gauche
Apparition de l’ange et du portrait de Joseph II.
La restauration de ce meuble a été menée de septembre 2011 à février 2012.
La complexité de cette oeuvre et la diversité des matériaux en présence necessita l’intervention de plusieurs restaurateurs :
– Bernard Pin (restaurateur en pendules anciennes, boites à musique et automates) pour la partie mécanique (pendule, boite à musique et automates),
– Anne- Cécile Viseux/Robert (restauratrice en objets d’art, bronze et orfèvrerie) pour une partie des ornements en métal et moi même pour la partie ébénisterie et la coordination des travaux.
Du point de vue de l’ébénisterie l’intervention consista à recoller certains assemblages et soulèvements de placage, compléter quelques lacunes, et reprendre la finition.
Les ornements riches et variés ont été nettoyés, protégés pour certain et leurs lacunes complétées.
Les différents mécanismes ont été restaurés pour pouvoir à nouveau fonctionner et une partie non négligeable de cette restauration consista à comprendre le fonctionnement de l’automate et à retrouver les différentes liaisons entre ces mécanismes.
L’exposé retracera les différentes étapes de la restauration et présentera le meuble en fonctionnement.